Audition26X22.
Objet: PJL ENR (Projet de loi visant une "Accéleration des Energies
renouvelables".)
Bonjour Mr le Député
Merci de m'avoir permis de participer à l'audition du 26 octobre.
Je reprends, précise, et complète ci dessous les constats et propositions que
j'ai mis en avant au cours de cette réunion.
Salutations républicaines.
R. Zaharia
Ingénieur en retraite.
* Pour les ZNI situées en zone tropicale, c'est la ressource renouvelable
marine "Eau froide profonde", qui doit être privilégiée, tant pour produire
du froid (avec les "SWAC", dont 3 sont déja en service en Polynésie), que pour
produire de l'électricité avec la "filière ETM". (Ces 2 applications sont
largement documentées sur le site web https://argonautes.club )
Le SWAC et l'ETM permettent de fournir de la puissance garantie, avec un haut
niveau de disponibilité, et ce sans chaleur résiduelle.
La filière ETM est 100 fois moins consommatrice de foncier que le PV avec
batterie. Les 2 filières fournissent une puissance disponible en permanence, un
atout considérable pour la transition énergétique des territoires insulaires
intertropicaux.
Enfin, compte tenu de la bathymétrie autour d'iles volcaniques, l'installation
d'éoliennes posées est exclue, tandis que le cout d'ancrage d'éoliennes
flottantes sur des fonds de 2000 m ou plus risque d'être prohibitif.
Les autres sources d'énergie qu’elles soient houlomotrice ou hydrolienne, ne
s'appuient que sur des gisements faibles et à forte variabilité, les machines
d'exploitation étant, par ailleurs à de très faibles niveaux de développement.
* Le fait que notre pays dispose de la 2ième plus vaste ZEE constitue une bonne
raison d'introduire dans ce PJL ENR un paragraphe concernant les ZNI.
En effet, la question se pose de rappeler leurs particularités & d'inclure
quelques restrictions aux règles de libre concurrence, (notamment dans le cas où
l'UE réussirait, d'ici quelques années, à faire disparaitre la protection des
entreprises locales qu'apporte l'octroi de mer.)
Ceci pourrait surtout permettre de se prémunir contre la tentation de grands
groupes de fournir des solutions mises en oeuvre dans les "mers européennes"...
qui pourraient se révéler inadaptées à tel ou tel territoire ultramarin.
(Que ce soit en termes de sureté de fonctionnement, ou en matière de
disponibilité d'installations de maintenance, trop couteuses ou trop éloignées.)
* A ce sujet, dans le débat public en cours sur la construction éventuelle de
nouvelles centrales nucléaires, il se peut qu'on discute l'option d'installer
des SMR (Small Modular Reactors) dans les ZNI. Pour des territoires exposés à la
fois aux risques sismiques et au passage de cyclones, il serait inquiétant
qu'une telle option ne soit pas rapidement écartée.
* J'ai également souligné l'intérêt de l'ancrage local, c a d "priorité
aux acteurs locaux", tant pour favoriser l'acceptabilité sociale des ENR, que
pour éviter l'effet "NIH". (Non Invented Here !)
Sur l'absence regrettable de toute référence à "l'énergie citoyenne partagée"
dans le PJL en objet, écouter ce qu'en a dit Mr Fréderic Bouvier (de Soregies),
lors de la 4ième table ronde organisée par le SER le 29 septembre:
https://www.youtube.com/watch?v=aafXuJBxRrY#t=42m40s ainsi que Mr Nicolas
Richard (FNE):
https://www.youtube.com/watch?v=aafXuJBxRrY#t=79m20s
Cette "préférence locale" se heurte hélas aux règles UE de libre concurrence.
Pourtant, l'expérience montre que ces règles ont un effet contraire au but
poursuivi, car elles favorisent la constitution de monopoles globaux, aux dépens
des acteurs locaux.
Elles sont en outre incohérentes avec les objectifs de l'Accord de Paris sur le
climat, notamment pour ce qui concerne la réduction de l'empreinte carbone du
transport de personnes & de marchandises.
En attendant de pouvoir limiter leur application sur le continent européen, il
semble important d'anticiper cette mesure salutaire en ce qui concerne les ZNI.
* Au plan national, la cogénération "électricité +chaleur" est 5 fois moins
utilisée de ce coté ci du Rhin !
Les installations nouvelles, ou en jouvence, de production de chaleur
(industrielle ou domestique), à partir de bio-gaz ou de biomasse, devraient
obligatoirement être en "co-genération", car il est avantageux de faire avec 1
m3 de bio-gaz, ou 1 t. de "bagasse" presque la même chose qu'avec 2.
* Toujours au plan national, il convient de pallier l'absence dans la
"taxonomie", (liste guide à l'intention des investisseurs), de toute incitation
à des conditions de financement moins couteuses pour les investissements verts,
qui sont plus consommateurs de "Capex". (Capital expenditure.)
L'accélération recherchée ne se produira pas sans mécanisme de bonification
des taux d'intérêt, ou autre mesure, de nature à corriger le poids plus
important du "cout du capital". (Compensé sur la durée par les couts d'opération
plus réduits des ENR.)
Ecouter à ce sujet 5 ou 6 minutes de l'extrait suivant:
https://www.youtube.com/watch?v=aafXuJBxRrY#t=72m10s
* Concernant la production d'hydrogène vert, on peut retrouver une large part de
ce que j'ai indiqué à Mr Serva lors de la journée du SER le 29 septembre, dans
cette publication faite le lendemain par Mr JM Jancovici: Associé Carbone 4 -
Président The Shift Project :
https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:6981513754509254656
Voici le commentaire que j'ai ajouté le 30 septembre: OUI, on n'a "pas droit à
l'erreur"! Outre les 28 ans, il y a la contrainte globale de limiter la conso
future de fossiles à - de 200 Gtep (c. à d. qq part entre 2035 et 2040, au
rythme actuel.)
C'est la conso qui laisse espérer 2 chances /3 de limiter la hausse de la "TSMGTE",
(température de surface en moyenne globale Terre entière...) à 1,5°. Ce qui, en
passant, ferait +~2° dans l'hexagone.
Une conso de Gtep fossile n'est rationnelle que si elle contribue assez à nous
émanciper de l'addiction aux fossiles: "dans 200 Gtep fossiles"... il faudra
savoir se passer presque totalement de Gtep fossiles ! (Avec une conso
fossile résiduelle divisée par 4, le puits de carbone de la végétation
continentale devrait permettre de stabiliser la concentration en CO2 autour de
445 ppm, c. a d. ~60% de + qu'il y a 240 ans.)
A une époque où le gaz fossile est diabolisé, (par Poutine & par les écolos les
+ radicaux), il serait pourtant irrationnel de ne pas le garder dans la
taxonomie !
En effet, lorsque parmi les ~10 000 TWh /an produits au charbon, on parvient à r
e m p l a c e r les 10% les +polluants, par du gaz fossile, on réduit les
émissions de ~1 GtCO2 /an (Ceci avec qq % de la prod. mondiale annuelle de gaz
brulé dans des *CCGT*.)